Bernard Cazeneuve part à l’aventure

Le socialiste lance « La Convention » pour une « nouvelle aventure collective » à gauche

Bernard Cazeneuve photographié en Corrèze lors des élections législatives au mois de juin (illustration)
Bernard Cazeneuve photographié en Corrèze lors des élections législatives au mois de juin

Loin de la bataille de la réforme des retraites, une (petite) partie de la gauche a les yeux tournés sur ce que prépare l’ancien premier ministre Bernard Cazeneuve, qui a quitté le Parti socialiste après l’accord de la Nupes auquel il est particulièrement hostile.

Celui qui martèle qu’une « autre gauche est possible » a décidé de lancer son propre mouvement, qu’il a nommé « La Convention ». Une référence à la Convention des institutions républicaines (CIR) fondée par François Mitterrand en 1964, avant de fusionner avec le PS sept ans plus tard.

Ce proche de François Hollande a expliqué jeudi 9 mars le sens de sa démarche, lors d’un entretien accordé à la revue L’Hémicycle. « Un espace de crédibilité, de respectabilité », décrit Bernard Cazeneuves’opposant (encore) à cette « gauche totalement paralysée par cette alliance » de la Nupes.

« Gauche apaisée »

Souhaitant « créer les conditions d’une nouvelle aventure collective », l’ancien Premier Ministre n’écarte pas l’hypothèse d’incarner lui-même une candidature en 2027. « Si on me demande de prendre mes responsabilités, je les prendrai. Mais je ne serai pas de ceux qui détruiront avec beaucoup d’énergie une hypothèse si ce n’était pas leur pomme qui était en capacité d’incarner les choses », précise-t-il.

Dans un mail adressé à ses soutiens, et consulté par Le Monde, Bernard Cazeneuve se défend de créer une écurie, mais « un espace de réflexion et de proposition permettant à chacun de conserver sa sensibilité ». Pour son fondateur, « La Convention, c’est la maison de repli dans laquelle on réfléchit quand les partis traditionnels ont un peu de mal à trouver leurs repères, (…) c’est la conviction que c’est par le combat pour le droit que progresse l’humanité ».

Chantre d’une « gauche apaisée » soucieuse de se démarquer de la Nupes, Bernard Cazeneuve dénonce « le bruit et l’outrance », ciblant sans la nommer la France insoumise, que l’intéressé juge hégémonique dans l’accord signé avec le PS, EELV et le PCF. En déplacement à Lyon pour acter la naissance de son mouvement, l’ex-maire de Cherbourg entend « décliner partout sur le territoire national » son mouvementafin de bâtir un projet « le moment venu ».