Le manifestant NUPES protestait contre l’abus de l’article 49-3 par Macron
Le député NUPES-LFI de Paris Rodrigo Arenas – né au Chili, comme Raquel Garrido – a arboré un brassard « en grève » dans l’hémicycle pour protester contre le recours en série de l’article 49-3 par Elisabeth Borne sur le texte du budget. Il s’est fait rappeler à l’ordre par la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet.
Il a pu siéger sans encombre pendant une vingtaine de minutes au début de la séance de questions au gouvernement avant d’être rappelé à l’ordre par Yaël Braun-Pivet qui a cité le règlement intérieur de l’Assemblée: la « tenue vestimentaire doit rester neutre » et « ne saurait être le prétexte à la manifestation de l’expression d’une quelconque opinion ».
Braun-Pivet raille « une lettre puérile »
Elle a ensuite reproché au député Arenas de lui avoir adressé une « lettre particulièrement puérile ». « Nous exerçons un mandat, nous ne sommes pas dans une situation de subordination. Vous n’avez pas à vous mettre en grève. Grandissez un peu! », l’a-t-elle tancé.
Le député de Paris a enlevé son brassard en protestant. Dans la matinée, Rodrigo Arenas avait reproché au gouvernement « d’abîmer le travail du Parlement » avec le recours à l’article 49-3 de la Constitution.
Arenas dénonce le non-examen du budget de l’Education
Ancien président de la FCPE, fédération de parents d’élèves d’extrême gauche, Rodrigo Arenas déplore les « dizaines d’amendements jetés à la poubelle » et critique particulièrement le non-examen en séance du budget de l’Education, son sujet de prédilection.
Mercredi, après l’annonce du 49.3 par Elisabeth Borne, il avait d’ailleurs quitté la commission des Affaires culturelles de l’Assemblée pour protester, lors de l’audition de la ministre de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau.
« Nous faisons tous semblant ici d’avoir un débat sur un sujet qui n’aura pas lieu, et nous nous dépossédons de nous-mêmes« , avait dénoncé cet élu, avant de « prendre congé » de ses collègues.
Mercredi, la première ministre a dégainé une quatrième fois l’article 49 alinéa 3 de la Constitution pour faire passer l’ensemble du projet de budget 2023 sans vote en première lecture à l’Assemblée, où les macronistes sont privés de majorité absolue. Le 49.3 a aussitôt interrompu les travaux de l’Assemblée.
En réaction, le groupe LFI a annoncé le dépôt d’une motion de censure contre le gouvernement. Elle sera défendue à la tribune vendredi par le député LFI de La Réunion Jean-Hugues Ratenon. Les Insoumis accusent l’exécutif de « mépriser les ultramarins » en ne reprenant pas l’ensemble des augmentations de crédits votées par les députés dans la nuit de vendredi à samedi, souvent contre l’avis du gouvernement