La cheffe du groupe présidentiel nommée au CA de France Télévisions: retour aux années 60

Aurore Bergé ne « comprend pas » que des syndicats soient estomaqués par sa nomination

L’intersyndicale de France Télévisions dénonce la nomination d’Aurore Bergé au Conseil d’administration du groupe d’audiovisuel, « alors que « traditionnellement ce sont les président-e-s [sic] des commissions des affaires Culturelles de l’Assemblée nationale et du Sénat qui siègent au Conseil d’Administration de France Télévisions, » selon un communiqué publié vendredi, Aux yeux de l’intersyndicale de France Télévisions, « la Macronie a décidé d’envoyer un message fort en désignant la Présidente de groupe du parti présidentiel. Message reçu, le loup est dans la bergerie et la volonté de reprise en main politique est claire et nette ».

« Je ne comprends absolument pas où est le sujet »

Une indignation que ne comprend pas la cheffe de file des macronards à l’Assemblée nationale. « Je ne comprends absolument pas où est le sujet », a réagi Aurore Bergé. « C’est un poste au Conseil d’administration qui revient à la majorité et qui a été attribué à la députée la plus engagée sur les questions audiovisuelles. J’ai été rapporteuse des projets de loi sur le sujet. J’ai porté l’amendement sur l’enjeu de compensation de la suppression de la contribution audiovisuelle publique pour garantir des moyens pérennes », a-t-elle tenté de se justifier.

La commission des Affaires culturelles de l’Assemblée est de surcroît présidée par la députée Horizons Isabelle Rauch, actuellement. Aurore Bergé en est membre, comme lors de la précédente législature où elle avait pesé sur les dossiers audiovisuels.

Cette provocation est d’autant plus symptomatique que la nomination d’A. Bergé intervient l’année de la suppression de la redevance télé. Une décision qui ajoute à la colère des syndicats de France Télévisions, inquiets de l’indépendance du service public, alors que la NUPES manifeste dans les rues de Paris, ce dimanche.