Trappes: le Conseil d’Etat a demandé l’annulation des élections municipales

Vers de nouvelles élections municipales en septembre

Selon toute vraisemblance, de nouvelles élections municipales devraient se tenir à Trappes à la rentrée.  C'est en tout cas ce qu'a demandé le rapporteur public du Conseil d'Etat.
Rabeh, maire de Trappes,
et Hamon (d),
lors d’une conference de presse du mouvement politique Generation.s, le 5 février 2018.

Le rapporteur public du Conseil d’Etat a demandé l’annulation des élections municipales à Trappes. ll n’a en revanche pas demandé d’inéligibilité pour le maire Ali Rabeh.

Selon toute vraisemblance, de nouvelles élections municipales devraient se tenir à Trappes (Yvelines) à la rentrée. C’est en tout cas ce qu’a demandé le rapporteur public du Conseil d’Etat. 

Les électeurs de Trappes devraient bientôt retourner aux urnes. Ce jeudi 1er juillet, le rapporteur public du Conseil d’Etat s’est prononcé pour l’annulation des élections municipales des 15 mars et 28 juin 2020 remportées par Ali Rabeh (Génération.s).

La suite d’un feuilleton judiciaire

La suite d’un feuilleton judiciaire entre le maire et le conseiller municipal d’opposition, Othman Nasrou (Libres !). Au lendemain des élections, ce dernier avait déposé un recours contre l’élection de son adversaire, pointant du doigt des irrégularités durant la campagne. En février dernier, le tribunal administratif de Versailles lui avait donné raison en prononçant l’annulation de l’élection municipale et en condamnant le maire à un an d’inéligibilité. « En désaccord total », Ali Rabeh avait tout de suite fait appel devant le Conseil d’Etat.

Ce jeudi matin, la justice a de nouveau reproché à l’ancien adjoint aux sports d’avoir continué, durant le premier confinement, à mener des actions de solidarité (distribution de masques, de colis alimentaires…) avec son association ‘Cœurs de Trappes’ et de s’en être servi pour les besoins de sa campagne électorale.

« Il y a eu confusion. Il aurait fallu les mettre dans mes comptes de campagne. Mais je n’ai aucun regret d’avoir distribué des masques. J’estime que c’était mon devoir. » (Ali Rabeh, maire de Trappes)

Une décision d’ici deux à trois semaines

Contrairement au tribunal administratif, le rapporteur public n’a en revanche pas demandé de peine d’inéligibilité contre Ali Rabeh ni rejeté ses comptes de campagne. « Pour le tribunal administratif, c’est un vrai désaveu, estime l’intéressé. Leur décision n’était pas fondée en droit, » assure-t-il.

La décision du Conseil d’Etat doit tomber d’ici quinze jours-trois semaines. Si les juges suivent l’avis du rapporteur public, de nouvelles élections municipales devraient se dérouler en septembre. « J’ai presque envie de retourner aux urnes, qu’on en finisse avec les calomnies de mes adversaires, raconte Ali Rabeh. Les électeurs vont pouvoir trancher de nouveau. La réponse, je l’ai déjà, je l’ai eu dimanche. » Dimanche dernier, au 2e tour des élections départementales, le maire, candidat malheureux sur le canton de Trappes, avait obtenu près de 70 % des voix dans sa commune.

De son côté, Othman Nasrou (centre droit) « ne souhaite pas commenter la procédure en cours ». « J’attends tranquillement la décision », ajoute l’opposant.