Les étrangers encombrent les prisons en France

Un quart de la population détenue (24,8% au 31 mars 2024) est constituée d’étrangers

Au 1er mars 2024, 76.766 personnes étaient incarcérées en France, un nouveau record, pour seulement 61.629 places opérationnelles. La densité carcérale globale s’établit à 124,6%, mais elle atteint ou dépasse même les 200% dans 12 établissements ou quartiers. 3.099 détenus dormaient sur un matelas posé au sol, faute de place, contre 2.026, au 1er mars 2023.

Plus de 4.000 détenus supplémentaires en l’espace d’un an. Le nombre de prisonniers en France a atteint un nouveau record au 1er mars 2024, avec 76.766 personnes incarcérées, soit 4.415 de plus qu’en 2023, pour seulement 61.629 places opérationnelles, selon des chiffres publiés, vendredi 29 mars, par le ministère de la Justice.

En un an, la population carcérale a augmenté de 6,1%. La densité carcérale globale s’établit à 124,6% mais dans les maisons d’arrêt, où sont incarcérés les détenus en attente de jugement, et donc présumés innocents, et ceux condamnés à de courtes peines, elle atteint 148,7%. Elle atteint ou dépasse même les 200% dans 12 établissements ou quartiers. Parmi les personnes incarcérées, 20.220 sont des prévenus, incarcérés dans l’attente de leur jugement. 

Ce chiffre de 76.766 personnes derrière les barreaux est le plus élevé jamais enregistré, selon les statistiques de l’administration pénitentiaire, avec une très forte augmentation de détenus contraints de dormir sur un matelas au sol, faute de place. Au 1er mars, 3.099 dormaient sur un matelas posé au sol contre 2026 il y a un an.

La surpopulation carcérale inquiète, sans que sa cause soit prise en compte

Face à cette surpopulation carcérale chronique, le Conseil de l’Europe a exprimé sa « profonde préoccupation », à la mi-mars, invitant à « examiner sérieusement et rapidement l’idée d’introduire un mécanisme national contraignant de régulation carcérale ». Les autorités françaises ont pris des mesures pour tenter de désengorger les prisons, au risque de développer l’insécurité : interdiction des peines de moins d’un mois, aménagement des peines, détention à domicile sous surveillance électronique ou développement du travail d’intérêt général (TIG), par exemple. Mais celles-ci s’avèrent insuffisantes. Le gouvernement table toujours sur la construction de 15.000 nouvelles places d’ici à 2027.

Au total, 93.708 individus étaient placés sous écrou au 1er mars 2024. Parmi eux, on dénombre 16.942 personnes non détenues faisant l’objet d’un placement sous bracelet électronique ou d’un placement à l’extérieur.