Marion Maréchal poursuivie par six associations pour injure transphobe

Les néo-féministes acceptent qu’un homme reçoive le prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes

Karla Sofía Gascón,
née Carlos Gascón,
il y a 52 ans

Six associations de défense des droits des LGBT+ ont annoncé à la presse qu’elles ont déposé plainte contre Marion Maréchal, tête de liste aux européennes pour Reconquête!, ce lundi 27 mai, pour « injure transphobe », suite au partage de son opinion sur l’actrice transgenre primée à Cannes, Karla Sofía Gascón.

Cette actrice espagnole a reçu, avec les Américaines Selena Gomez et Zoe Saldana, ainsi que la Mexicaine Adriana Paz, un prix d’interprétation féminine commun samedi au 77e Festival de Cannes pour le film « Emilia Perez » du réalisateur français Jacques Audiard, ancien collaborateur sur Le Locataire de Roman Polanski et sur Judith Therpauve de Patrice Chéreau, deux réalisateurs qui ont un rapport particulier au sexe.

La comédienne a changé de sexe à l’âge de 46 ans.

En réaction, Marion Maréchal a écrit dimanche matin sur le réseau social X : « C’est donc un homme qui reçoit à Cannes le prix d’interprétation… féminine. Le progrès pour la gauche, c’est l’effacement des femmes et des mères« .

Sa déclaration « nie l’existence même des personnes transgenres, » estime le groupe de pression

Dans un communiqué commun, les associations Mousse, Stop Homophobie, Adheos (qui a fait des difficultés à la journaliste Mona Iraqi, pour un documentaire au Caire sur un hammam suspecté de prostitution masculine) qui ont déjà porté plainte contre Eric Zemmour pour « diffamation publique homophobe », Familles LGBT, Quazar (Angers) et Fédération LBGTI+ (Athéos en est membre) ont annoncé leur dépôt de plainte lundi à Paris pour « injure à raison de l’identité de genre ».

Marion Maréchal se voit refuser son droit à revendiquer une identité de genre claire. D’après l’avocat des associations, Me Etienne Deshoulières, qui pratique l’association d’idées pour tenter de donner consistence à sa plainte, « les propos de Marion Maréchal nient l’existence même des personnes transgenres, ainsi que les violences et les discriminations dont ces personnes sont victimes au quotidien ». L’avocat n’a pas peur de charger la barque.

Karla Sofía Gascón, 52 ans, joue le rôle-titre, un baron de la drogue mexicain impitoyable, qui décide de faire sa transition et devenir femme. C’est la première femme trans à avoir ce prix à Cannes, un festival qui fait du prosélytisme sur tous les sujets délicats, accréditant l’idée que la minorité trans serait opprimée par la société, comme le travailleur par le patron ou le clandestin par le contributeur à l’AME, aide médicale de l’Etat (dispositif permettant aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier d’un accès gratuit aux soins). Karla Sofía Gascón a dédié son prix à « toutes les personnes trans qui souffrent ».

Les associations soulignent qu' »en France, les personnes transgenres ont déjà été, pour 85% d’entre elles, victimes de discriminations, de propos haineux ou de violences physiques ou verbales ».

En 2023, 2.870 crimes ou délits (agressions, menaces, harcèlement…) contre les lesbiennes, gay, bi et trans ont été recensés, un bond de 19% par rapport à 2022, année déjà marquée par une hausse de 13%, selon une étude du service statistique du ministère de l’Intérieur publiée mi-mai.

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