Val de Marne : un campement d’environ 400 jeunes migrants sous des ponts, selon des associations

Ivry-sur-Seine (1944-…) et le Val de Marne (1967-2021) sont communistes

Environ 400 jeunes migrants, originaires d’Afrique de l’Ouest et d’Afghanistan – en majorité dans l’attente que la justice se prononce sur leur minorité, vivent actuellement dans un campement à Ivry-sur-Seine dans le Val-de-Marne. Des associations et des élus immigrationnistes réclament leur mise à l’abri d’urgence.

Près de 200 tentes sont installées, certaines depuis cet été, aux portes de Paris, sur un quai au bord de la Seine, sous deux ponts qui relient Ivry à Charenton.

Pour la majorité d’entre eux, ces jeunes sans papiers, qui se déclarent mineurs et dorment souvent à deux par tente, n’ont pas encore été déclarés mineurs non accompagnés (MNA) et leurs avocats mis à disposition par des associations, ont déposé un recours auprès d’un juge des enfants. Ils attendent le jugement qui va leur permettre d’être pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance (ASE) et être mis à l’abri.

« La nuit, on n’arrive pas à dormir à cause du froid et du bruit des voitures, et il y a de plus en plus de bagarres », raconte Adama, arrivé de Côte d’Ivoire et rencontré, jeudi, lors d’une distribution de repas. Selon Agathe Nadimi, présidente du collectif, Les midi du Mie, dédié aux mineurs isolés uniquement étrangers,  » la situation ici devient critique, ce n’est pas normal qu’il n’existe pas de solution d’hébergement pour ces mineurs en recours qui peuvent durer plusieurs mois », déplore-t-elle, bien qu’ils soient en situation irrégulière. 

De plus en plus de jeunes, selon les associations

Comme toutes les associations, dites caritatives ou humanitaires, présentes sur place, dont Utopia56 et Médecins sans frontières, Agathe Nadimi espère « une solution de mise à l’abri urgente » car, « tous les soirs, de nouveaux jeunes, à qui on a refusé la minorité, arrivent sur le campement ». Conduits par ces associations politiques…

A leurs côtés, Philippe Bouyssou – le maire PCF d’Ivry qui les « accueille » sans les héberger – a demandé à la préfecture l’ouverture de places d’hébergement, le temps du traitement des dossiers. « A l’entrée de l’hiver, je suis très inquiet de la situation sanitaire et psychologique de ces jeunes« , a minaudé le politicien de la NUPES. 

Le département du Val-de-Marne, dont dépend l’Aide sociale à l’enfance, affirme avoir « pleinement conscience de la situation préoccupante » tout en étant à « la disposition des services de l’Etat pour toutes les questions liées à la protection de l’enfance »

Un « diagnostic sanitaire et social » est en cours pour « dresser un état des lieux du campement« , avant une éventuelle mise à l’abri, a indiqué la préfecture du Val-de-Marne, qui a reçu le 9 novembre une délégation d’élus et de membres d’associations sur le sujet.

Une majorité de clandestins du navire passeur Ocean Viking ne sont pas éligibles à l’entrée sur le territoire français

Des activistes internationalistes manifestent à Toulon, alors que la plupart se sont dispersés dans la nature

Des personnes manifestent leur soutien aux migrants, sur le port de Toulon, où l’« Ocean-Viking » est arrivé le 11 novembre.

Une semaine après l’accueil forcé du navire norvégien Ocean-Viking à Toulon, plus de la moitié des passagers du navire de passeurs, soit cent vingt-trois migrants, ont fait « l’objet d’un refus d’entrée sur le territoire » français, a annoncé le ministère de l’Intérieur devant le Conseil d’Etat, vendredi 18 novembre.

Le bateau de sauvetage de SOS Méditerranée avait accosté le 11 novembre dans le port militaire de Toulon, choix de Macron, contre l’avis de Darmanin, après trois semaines de maraudage en vue de la Libye et de navigation en quête d’un port d’accueil en Europe, plutôt qu’en Egypte ou en Tunisie plus proches et d’accès plus facile. Macron n’avait pas hésité à accabler l’Italie, pays ami et pourtant en première ligne depuis des années, déclenchant un conflit avec l’Italie, qu’il accusa de tous les mauvais sentiments, en pensant améliorer sa propre image.

Sur les deux cent trente-quatre personnes secourues par le bateau ambulance en Méditerranée, une quarantaine (!) de mineurs isolés ont été pris en charge par l’aide sociale à l’enfance. Les cent quatre-vingt-neuf autres rescapés, tous adultes, ont été placés dans une « zone d’attente internationale» « , censée être fermée », où ils ont été auditionnés par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), organisme public réputé peu regardant et donc très accueillant.

Foutage de gueule au pays des bras cassés

L’Ofpra devait statuer sur le bien-fondé de leur demande d’asile pour qu’ils soient officiellement admis sur le territoire. Ce qui est automatique, dès lors que le pouvoir avait commis l’erreur d’autoriser l’accostage.

L’Ofpra a émis « cent vingt-trois avis défavorables » – des avis pour la forme –  et les personnes concernées « font l’objet d’un refus d’entrée sur le territoire », a déclaré Charles-Edouard Minet, sous-directeur du conseil juridique et du contentieux du ministère de l’Intérieur, lors d’une audience de la haute juridiction administrative consacrée à la pertinence de la zone d’enfermement créée par les autorités. Après coup, cette audience servira-t-elle lors de l’arrivée de nouveaux navires de clandestins par les « taxis » humanitaires, les Über de SOS Méditerranée qui, en France dispose de quatre centres pour recevoir des dons privés mais aussi publics.

Fin 2020, l’association emploie 30 permanents en France, et reçoit environ 6 millions d’euros de subventions sur l’exercice 2020 à utiliser dans ses dépenses opérationnelles. En 2020, l’association française compterait sur 650 bénévoles actifs dans 18 antennes en France, à travers des actions de sensibilisation et de collecte.

L’association a reçu des subventions de nombreuses collectivités locales : les départements du Finistère, des Pyrénées orientales, d’Ille-et-Vilaine, les municipalités de Nantes, Saint-Nazaire, Paris, Marseille, etc. Le 21 janvier 2021, 28 collectivités publient une tribune sur France Info pour apporter un soutien moral et financier à SOS Méditerranée. Début 2022, ce sont 79 collectivités territoriales qui ont soutenu SOS Méditerranée depuis le lancement de la plateforme des collectivités solidaires avec SOS Méditerranée.

Les signataires :

Anne Hidalgo, maire NUPES de Paris, Philippe Grosvalet, président du département de Loire-Atlantique, Carole Delga, présidente de la région Occitanie, Georges Meric, président du département de Haute-Garonne, Michael Delafosse, maire de Montpellier, président de Montpellier Méditerranée Métropole, Serge De Carli, maire de Mont-Saint-Martin, président de la communauté d’agglomération de Longwy, Cédric Van Styvendael, maire de Villeurbanne, Loïg Chesnais-Girard, président de la région Bretagne, Nathalie Sarrabezolles, présidente du département du Finistère, Bertrand Affile, maire de Saint-Herblain, Jean-Luc Chenut, président du département d’Ille-et-Vilaine, Pierrick Spizak, maire de Villerupt, David Samzun, maire de Saint-Nazaire, Thomas Dupont-Federici, maire de Bernières-sur-Mer, Martine Aubry, maire NUPES de Lille, Hermeline Malherbe, présidente du département des Pyrénées-Orientales, Bertrand Kern, maire de Pantin, Grégory Doucet, maire EELV de Lyon, Pierre Hurmic, maire EELV de Bordeaux
Benoît Payan, maire NUPES de Marseille, Hélène Sandragne, présidente du département de l’Aude, Eric Piolle, maire EELV de Grenoble, Nathalie Appéré, maire NUPES de Rennes, présidente de Rennes Métropole, Hervé Neau, maire de Rezé, Kléber Mesquida, président du département de l’Hérault, Alain Lassus, président du département de la Nièvre, Johanna Rolland, maire NUPES de Nantes, Pierre Laulagnet, maire d’Alba-la-Romaine.

Soixante-six avis favorables

L’agence française de l’asile (OFPRA) a « émis soixante-six avis favorables à une admission sur le territoire », a précisé ce représentant du ministère. « Tous ceux avec avis favorable et ceux dont le juge judiciaire a décidé la libération sont orientés vers les dispositifs de l’asile », a-t-on souligné Place Beauvau.

Ces personnes seront réparties dans les onze pays européens (neuf seulement se sont portés volontaires, dont l’Allemagne, la Finlande et le Portugal) auraient dû les accueillir après leur débarquement en France, mais ils se sont évaporés dans la nature.

L’OFPRA encaisse merveilleusement les affronts. Le ministère de l’Intérieur n’est pas en mesure de préciser si les cent vingt-trois fuyards vont faire l’objet d’une procédure d’expulsion. La question est théorique: une fois qu’un clandestin a mis le pied en France, il ne peut plus être expulsé. Pour eux, l’accueil selon Macron, c’est un campement ici ou là, à la porte de La Chapelle ou de La Villette, avec hébergement digne en tente Decathlon …

En début de semaine, alors que toutes les auditions par l’Ofpra n’étaient pas encore terminées, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait affirmé devant l’Assemblée nationale qu’au moins quarante-quatre personnes qui avaient reçu un avis défavorable seraient « reconduites » dans leur pays d’origine « dès que leur état de santé » le permettrait.

A suivre !