Covid-19 : Véran annonce le pic de la 4e vague « dans quelques jours »

Véran annonce le Jugement dernier pour demain

Le ministre de la Santé a indiqué que le pic de réanimation pourrait être atteint « dans quelques jours » et qu’ensuite « on pourrait espérer une baisse ».

Olivier Veran espere que le pic epidemique de cette 4e vague sera atteint avec que les hopitaux saturent a nouveau.
Olivier Véran espère que le pic épidémique de cette 4e vague sera atteint avec que les hôpitaux saturent à nouveau

Olivier Véran a pris la parole lundi 23 août. Le ministre de la Santé a fait le point sur la quatrième vague en France et a indiqué que les patients Covid pris en charge en réanimation étaient toujours plus de 2 000. Il a cependant précisé que le pic épidémique pourrait être atteint « dans quelques jours », avant une probable « stabilisation des entrées et des sorties en réanimation », évitant ainsi « la saturation des hôpitaux ». « Ensuite, on pourrait espérer une baisse », a-t-il déclaré sur BFMTV. Avec 235 personnes placées en réanimation ces 24 dernières heures (103 dimanche, 165 samedi), les services de soins critiques accueillent lundi 2 215 patients (2 128 dimanche, 2 106 samedi). Cet indicateur, scruté de près par les autorités sanitaires, était passé sous la barre des 1 000 patients le 7 juillet.

Olivier Véran s’est empressé de mettre un « bémol » sur ses propos : « Dans quelques jours, il y aura la rentrée scolaire et actuellement il y a aussi de nombreux Français qui étaient en vacances dans les régions du Sud et du Sud-Ouest, où il y a la plus forte circulation du virus, qui vont retourner dans des régions qui ont été peu touchées par la 4e vague, c’est pourquoi il faut être extrêmement vigilant. »

Olivier Véran garantit l’efficacité de la vaccination

Selon Olivier Véran, « l’impact de la vaccination », « l’impact du pass sanitaire » et « notre capacité à tester les Français » permettent toutefois « de regarder devant nous avec moins d’inquiétude qu’il y a un mois avant que les Français ne partent en vacances ». Le nombre d’hospitalisations est toujours important avec 11 007 patients (10 651 dimanche, 10 463 samedi), dont 943 en 24 heures. Avec 108 décès en 24 heures, le nombre de morts atteint désormais les 113 480 depuis le début de l’épidémie de Covid-19. Depuis près d’un mois, la courbe des hospitalisations liées au Covid est remontée.

La situation est particulièrement préoccupante en Outre-mer. En Guadeloupe et en Martinique, « les hôpitaux sont pleins à craquer, on voit la différence entre un territoire vacciné [la métropole] et un qui ne l’est pas », a déploré Olivier Véran.

Pour ce qui est de la question de la 3e dose de vaccin, Olivier Véran précise que la Haute Autorité de santé (HAS) « va nous informer bientôt ». Le ministre de la Santé pense que la HAS « nous dira probablement de faire cette 3e injection chez toutes les personnes âgées de 65 ans et plus, qui sont traditionnellement appelées à se faire vacciner contre la grippe et chez ceux, plus jeunes, atteints de maladies chroniques, qui sont très fragiles ». « On pourrait démarrer début septembre, il y aurait forcément un délai d’au moins six mois entre la 2e et la 3e injection », a-t-il conclu. Depuis le début de la campagne de vaccination en France, 47 620 552 personnes ont reçu au moins une injection (soit 70,6 % de la population totale) et 41 637 794 personnes ont désormais un schéma vaccinal complet (soit 61,8 % de la population totale).

Variant Delta : « Le seul moyen d’échapper à une 4e vague, c’est la vaccination »

Les gestes-barrière ne sont pas une protection suffisante, affirme René-Paul Savary, sénateur LR.

Un centre de vaccination contre le Covid-19, le 5 mai 2021 à Toulouse

Le premier ministre et le ministre de la Santé étaient en déplacement dans les Landes ce jeudi 24 juin, pour y annoncer des mesures spécifiques au département qui connaît une reprise de l’épidémie. La circulation du virus alpha baisse partout en France, mais la présence du variant Delta, lui, connaît une progression rapide, comme dans d’autres pays du monde.

« L’épidémie est toujours là. » L’arrivée de l’été, la baisse de la circulation du virus et la levée des restrictions sanitaires pourraient presque le faire oublier. En marge d’un sommet de l’Union européenne à Bruxelles, Macron a appelé à davantage de vigilance, constatant que ce variant « se diffuse beaucoup plus rapidement que les précédents ». Selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), le variant Delta sera prédominant en Europe d’ici la fin de l’été et pourrait représenter 90 % des nouveaux cas de Covid-19.

Ce jeudi, le premier ministre Castex et le ministre de la Santé Véran étaient en déplacement à Mont-de-Marsan dans les Landes, un département qui connaît une reprise de l’épidémie avec une présence du variant Delta (ex-variant Indien). Le variant représente 70 % des nouvelles contaminations, selon l’ARS qui précise que ce pourcentage ne porte que sur 126 tests.

La visite de Jean Castex et du ministre de la Santé fait aussi suite à la découverte d’un cluster dans un Ehpad de Pontonx-sur-l’Adour. 23 résidents et 6 membres du personnel ont été testés positifs. Sur les 23 résidents contaminés, 21 étaient totalement vaccinés, avec deux doses. Trois d’entre eux ont été hospitalisés, sans être transférés en réanimation.

Dans le département du Sud-Ouest, « la situation n’est pas catastrophique, l’épidémie est sous maîtrise, mais il ne faudrait pas que la situation des Landes préfigure le développement de ce variant, a assuré Jean Castex. Une préoccupation est liée à ce variant Delta, qui progresse sans doute un peu inexorablement partout ». Le ministre a annoncé des mesures renforcées dans le département avec une campagne de tests et un acheminement de 20.000 doses supplémentaires, utiles et efficaces, si les Français se déplacent mieux que pour les régionales. Et si Véran ne deshabille pas Pierre pour habiller Kevin.

Faut-il contraindre les personnels soignants à la vaccination ? Auditionné au Sénat hier, le ministre de la Santé a abordé le cas de l’Ehpad de Pontonx-sur-l’Adour, s’exaspérant qu’une partie du personnel n’ait pas été vaccinée. Olivier Véran n’exclut pas de proposer – mais en septembre – la vaccination obligatoire pour les soignants et les personnels des Ehpad : « Je ne laisserai pas les Ehpad à nouveau, infectés par le virus »… Peuvent-ils avoir confiance?

Médecin de formation, le sénateur socialiste Bernard Jomier attend les prochaines modélisations pour se prononcer sur la vaccination obligatoire des soignants mais pressent que « ce sera un objet de débat ». Selon lui, « il pourrait y avoir une 4e vague mais pas avec un nombre important de formes graves, d’hospitalisations, de décès. Est-ce un schéma acceptable pour autant ? Je ne pense pas qu’il soit souhaitable de laisser le virus circuler », répond le sénateur socialiste. Il estime que les mesures de restrictions ne peuvent être la première réponse et qu’il faut en appeler à la responsabilité des soignants.

Quand on est directement menacé, on raisonne autrement. Pour la sénatrice des Landes, Monique Lubin (PS), c’est en revanche impensable « de savoir que parmi les personnels des Ehpad, certains ne sont pas vaccinés ». Elle rappelle la souffrance connue par les familles et les résidents avec l’arrêt des visites. La sénatrice rejoint donc la position du ministre, mais s’étonne de cette séquence de « communication ».

« Il ne s’agit pas de minimiser mais ça procède d’une dramatisation du sujet qui n’a pas lieu d’être », estime-t-elle en rappelant que les résidents étaient en majorité, asymptomatiques. Ce qui l’agace également est d’avoir été fixée sur la situation et informée de la visite ministérielle par voie de presse. « En tant que parlementaire, je n’ai reçu aucun message d’alerte. Nous avons été prévenus, hier, de la visite du ministre mais rien de plus », indique Monique Lubin. La sénatrice s’inquiète aussi de la couverture médiatique autour de la contamination de résidents d’Ehpad pourtant vaccinés. Le manque de transparence autour de cette situation pourrait, selon elle, favoriser le discours des anti-vaccins.

René-Paul Savary (LR), médecin de formation et ancien vice-président de la commission d’enquête sur la gestion de la pandémie, apporte une explication simple : « La vaccination amoindrit les risques de développer des formes graves et réduit la charge virale, mais les personnes âgées ont moins d’immunité que celles qui sont dans la force de l’âge ».

« Il y a besoin de maintenir une vigilance et peut-être que le message n’est pas suffisamment clair. On n’entend plus parler de l’application ‘Tous anti Covid’ par exemple », remarque aussi le sénateur de la Marne.

Hier, en Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, indiquait que le variant Delta représentait entre 9 et 10 % des contaminations sur le territoire national. Deux fois plus que la semaine dernière où il ne représentait que 4,6 % des tests positifs.

Dans la course entre les variants, il y a fort à parier que c’est le variant Delta qui va prendre le dessus, « c’est le principe même des virus », explique René-Paul Savary qui insiste : « Le seul moyen d’échapper à une 4e vague, c’est la vaccination ».