Alfortville: un ado de 14 ans suspecté de harcèlement scolaire interpellé au collège

« Sale travelo NTM »

Un élève a été interpellé par la police ce lundi 18 septembre dans son collège à Alfortville (Val-de-Marne), pour des faits présumés de harcèlement scolaire après le dépôt de plainte des parents de la victime. En transition de genre, cette dernière avait reçu ce week-end des insultes et des menaces sur un groupe Instagram.

Un adolescent a été interpellé en pleine classe dans l’après-midi du lundi 18 septembre, au collège Henri-Barbusse situé à Alfortville (Val-de-Marne), ville PS, gérée par Luc Carvounas, porte-parole de campagne présidentielle de la candidate du PS Anne Hidalgo et pacsé avec Stéphane Exposito, chef de cabinet de la secrétaire d’Etat Pascale Boistard, chargée des droits des femmes du gouvernement Valls II, a-t-on appris. Et pour cause, un dépôt de plainte avait été déposé dans la matinée même, par le père d’une élève d’un autre établissement, le lycée Maximilien-Perret, situé dans la même commune.

Le maire d’Alfortville (d)
et son mari

Les parents de l’adolescente en transition de genre avaient été reçus par la proviseure du lycée, pour l’informer des menaces et des insultes reçues dans le week-end.

Leur fille, en transition de genre, avait été ciblée dans le week-end par des insultes, proférées sur Instagram, dans une conversation groupée qui réunissait toute sa classe. Selon le père de l’élève scolarisée en seconde, les messages comportaient des menaces de mort, ainsi que des insultes homophobes, telles que «On doit te faire une Hitler, sale PD» ; «J’ai une haine envers ta race»; «Sale travelo ntm»; «wlh [Wallah = par Allah] tu mérites de mourir» ; «On va te gouger (sic : tringler ?)».

Plusieurs membres du groupe se sont amusés de ces attaques, tandis que deux autres ont soutenu leur auteur.

L’académie de Créteil réagit

L’élève victime de ces menaces et insultes a révélé le pseudonyme de l’auteur des agressions verbales. C’est un de ses camarades de classe, lui aussi scolarisé à Maximilien-Perret, qui a fait entrer dans le groupe l’adolescent à Henri-Barbusse.

Via le pseudonyme, les enquêteurs ont identifié l’auteur présumé des menaces qui a été interpellé vers 16h lundi dans sa classe.

Informé, le rectorat de l’académie s’est interrogé sur la méthode employée par les forces de l’ordre. Bien qu’elles agissent sur ordre : qui les a missionnées, la préfecture, le ministère ou les deux ?

«Nous échangeons avec les autorités concernées pour comprendre dans quelles conditions des policiers ont pu être amenés à intervenir dans un établissement scolaire pour procéder à l’interpellation d’un élève en classe», a indiqué le rectorat dans un communiqué.

La rectrice de l’Académie de Créteil, Julie Benetti, a fermement condamné tout acte de harcèlement et de cyberharcèlement, affirmant qu’il était nécessaire d’y répondre de manière appropriée et adaptée.

Toujours ce lundi, Gabriel Attal s’est par ailleurs entretenu avec tous les recteurs de France sur la question de la lutte contre le harcèlement scolaire. Le ministre de l’Education nationale leur a alors réclamé «un électrochoc à tous les niveaux».

Pour ce faire, Gabriel Attal a annoncé un chantier en trois étapes, impliquant une inspection générale de tous les cas depuis l’an dernier, la mise en place d’un plan d’action, ainsi que des évaluations.

«A compter de cette année, la gestion du harcèlement sera prise en compte dans le dialogue de gestion entre vos académies et le ministère, on suivra la façon dont les choses progressent», a-t-il annoncé.

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