Dupond-Moretti, le garde des Sceaux qui démasque le Syndicat de la magistrature

« Ce n’est pas la justice »…

Le ministre de la Justice a porté un jugement sans appel sur le Syndicat de la magistrature (SM), mercredi. Comme le rappeur islamiste Médine, et la chanteuse Angèle ou le DJ Martin Solveig, le SM était invité à la Fête de l’Huma, à partir de vendredi à la Fête de l’Huma, sur l’ancienne base aérienne 217 du Plessis-Pâté (PS) dans l’Essonne.

« Le Syndicat de la magistrature, ce n’est pas la justice », a commenté le garde des Sceaux lors d’une visite au tribunal de Narbonne.

Interrogé sur la présence à la Fête du PCF de ce syndicat de magistrats, classé à l’extrême-gauche, aux côtés du Syndicat des avocats de France (SAF), également proche du PCF, Eric Dupond-Moretti a fustigé cette organisation syndicale comportant, dit-on depuis 1975-76, des « juges rouges ». Pour eux, « être un juge c’est être idéologique » et ils voient « le SM comme contre-pouvoir »… Dans les colonnes du Figaro du 30 octobre 1975, le garde des Sceaux, Jean Foyer, dénonce « des juges contre la justice » et considère le SM comme une « organisation subversive gauchiste. »

Retour sur le « mur des cons »

Le SM est à l’origine d’une plainte à l’encontre de Dupond-Moretti, avec l’Union syndicale des magistrats (USM), devant la Cour de justice de la République (CJR) pour des soupçons de prise illégale d’intérêts. Le garde des Sceaux doit être jugé prochainement par la CJR dans le cadre de cette affaire.

« Le Syndicat de la magistrature n’a pas pris la mesure de ce qu’était ce pathétique événement qu’était ‘Le mur des cons' », a-t-il lâché, quand un panneau intitulé « mur des cons » – avec des photographies de personnalités politiques de droite, magistrats, journalistes et aussi parents de victimes de crimes – avait été découvert en 2013 dans les locaux du syndicat au ministère.

Françoise Martres, l’ancienne présidente du SM, a été condamnée pour « injure publique » dans le cadre de cette affaire, révélatrice, pour une partie de l’opinion, de la partialité de la justice.

« Il préfère sans doute aller contester à la Fête de l’Huma »

« Depuis que je suis ministre, j’assiste, impuissant, à un certain nombre de dérapages » de la part du SM, a rappelé Eric Dupond-Moretti. « Le Syndicat de la magistrature a pris fait et cause pour les émeutiers », a-t-il notamment estimé.

Rappelant que le SM « n’a pas voulu participer » aux Etats généraux de la Justice (EGJ), il a ironisé: « il préfère sans doute aller contester à la Fête de l’Humanité ».

« Ce type d’expression est absolument délétère », a-t-il insisté. « Le syndicalisme doit avoir une grande liberté d’expression », a-t-il concédé avant d’ajouter « cette liberté doit être conjuguée avec la neutralité, l’impartialité et l’apparence de l’impartialité ».

Le SM n’assume rien

Kim Reuflet (SM)

Pour le SM, les émeutiers, des pillards et des incendiaires, rappelons-le, sont des « révoltés » qu’ils définissent ainsi : « des hommes jeunes, sans emploi, étrangers, ou d’origine étrangère, qui habitent des quartiers défavorisés ».

Des représentants du SM doivent notamment participer à la Fête de l’Huma, à des débats sur la Justice et à une table ronde « sur les contrôles d’identité et les violences policières ».

« Nous ne venons pas à la Fête de l’Huma avec notre robe de magistrat, nous ne venons pas pour juger quiconque mais pour débattre, dans le cadre de notre activité syndicale », a assuré, non sans mauvaise foi, mercredi, la présidente du SM, Kim Reuflet, sur le site du Point.

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