Les Soulèvements de la Terre soutenus par la gauche révolutionnaire

Des avis partisans contre la dissolution par Darmanin

Au risque de notabiliser le Rassemblement national, la gauche extrême soutient Les Soulèvements de la Terre: la gauche, dite de gouvernement, se compromet ainsi en dénonçant, ce mardi 20 juin, la prochaine dissolution du collectif écologiste violent Les Soulèvements de la Terre,  (LST), confirmée par le gouvernement. « La cause climatique ne justifie pas qu’on aille caillasser des gendarmes sur un champ », explique Olivier Véran.

La dissolution sera prononcée « dans les plus brefs délais », a expliqué ce mardi le porte-parole du gouvernement sur le plateau de CNews. Ce sera fait le mercredi 21 juin, a précisé son collègue à l’Intérieur Gérald Darmanin, quelques heures plus tard lors des questions au gouvernement à l’Assemblée. Une décision à faire hurler les députés d’extrême gauche de la Nupes.

Sans aucun mandat électif, Jean-Luc Mélenchon estime par exemple que ces militants seraient « réprimés comme des terroristes qu’ils ne sont pas. » Ils « doivent être écoutés (…) L’urgence écologique doit être comprise », ajoute le leader de La France Insoumise (LFI) sur les réseaux sociaux, après avoir jugé une dissolution « stupide », ce dimanche sur BFMTV.

« Acharnement répressif et criminalisation des écologistes »

Mêmes critiques du côté du coordinateur des insoumis Manuel Bompard, second couteau de Mélenchon, lequel défend « des citoyens pacifistes et inquiets des conséquences terribles de l’inaction climatique ». En réalité, ces élus dénoncent une forme de pression des autorités sur les activistes du climat. L’eurodéputé écologiste David Cormand, ex-chef d’EELV, dénonce par exemple « l’acharnement répressif et la criminalisation des militants écologistes, symptomatique du déni et de l’aveuglement de ce gouvernement ».

Egalement sur Twitter, le député écolo de Paris Julien Bayou fustige la « pente extrêmement dangereuse » d’un gouvernement qui « ne peut dissoudre toutes les associations qui ont le malheur de déplaire à son ministre de l’intérieur. » « J’ai beaucoup de raisons de penser que cela relève d’une décision politique et s’inscrit dans un mouvement plus large de criminalisation des écologistes », renchérit Marine Tondelier, la cheffe d’EELV, qui s’inquiète depuis plusieurs semaines de la recrudescence de violence contre les écologistes.

Sa collègue écologiste Sandrine Rousseau est allée jusqu’à user d’une comparaison historique, quelques jours après l’annonce par Macron de l’entrée au Panthéon du résistant Missak Manouchian. « Lors de l’Appel du 18 juin, le mouvement résistant était considéré comme terroriste. Nous sommes le 20 juin, et demain, un mouvement de défense de la Terre, va être considéré comme terroriste », a-t-elle lancé, avant de supprimer son message.

C’est dans ce contexte, que quatorze personnes, proches des SLT, ont été placées en garde à vue ce mardi dans l’enquête concernant une action menée en décembre 2022 contre la cimenterie Lafarge de Bouc-Bel-Air (Bouches-du-Rhône), par des activistes du climat.

Ces interpellations ont été rapidement dénoncées par de nombreux élus de la Nupes, dont la cheffe de file des députés LFI, Mathilde Panot. « Ce pouvoir est un danger pour la démocratie ! », s’est-elle emportée, rappelant au passage que le groupe Lafarge est soupçonné d’avoir versé, en 2013 et 2014, via sa filiale syrienne, plusieurs millions d’euros à des groupes terroristes, dont le groupe État islamique.

Qu’est-il reproché aux SLT ?

Concrètement, qu’est-il reproché aux Soulèvements de la Terre ? Ce collectif hétéroclite d’associations, de syndicats et de groupements créés en janvier 2021 dans l’ex-ZAD (zone à défendre) de Notre-Dame-des-Landes est dans le viseur du gouvernement depuis les scènes de violence qui ont émaillé un rassemblement anti-bassines à Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres.

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait engagé la procédure de dissolution des Soulèvements de la Terre le 28 mars, soit 3 jours après les événements à Sainte-Soline qui avaient conduit à l’hospitalisation de deux personnes gravement blessées.

Restée bloquée pendant plus de deux mois, la procédure a bougé la semaine dernière, après la détérioration notamment d’une exploitation maraîchère à Saint-Philbert-de-Grand-Lieu, en Loire-Atlantique, lors d’une manifestation itinérante contre l’exploitation du sable à des fins industrielles à Saint-Colomban, à l’appel notamment de SLT.

Interrogé sur la décision de mettre un coup d’arrêt à ces activistes, Olivier Véran a expliqué ce mardi que le gouvernement n’agissait pas contre « une association en fonction de ses idées », mais « parce qu’il y a des exactions ou de la mise en danger de la sécurité publique. » Selon le porte-parole du gouvernement, « c’est le cas ici. » Concrètement, les Soulèvements de la Terre ont, selon lui, « fait montre de violence à Sainte-Soline, en conviant des casseurs qui venaient de toute l’Europe avec des barres de métal, des boules de pétanque pour essayer de tuer des policiers ».

L’association a rapidement dénoncé, après la confirmation de Gérald Darmanin, « une dissolution très politique » et « inquiétante », Pour rappel, sous la présidence Macron, le gouvernement a tenté de dissoudre une petite vingtaine d’associations. Un chiffre sans commune mesure avec ses prédécesseurs.

Le clou des dérives subversives de la Nupes, cette comparaison d’élue LFI :

Pacifiques ??

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