Grève des éboueurs à Paris contre la réforme Macron des retraites

Déjà près de 3.700 tonnes de déchets s’accumulent dans la ville NUPES

Dans plusieurs arrondissements de Paris, les déchets n’ont pas été ramassés ce mardi 7 et ce mercredi 8 mars 2023. Les éboueurs sont eux aussi en grève contre la réforme des retraites. Mercredi, près de 1.800 tonnes de déchets s’accumulaient déjà dans les rues de la capitale.

Depuis ce mardi 7 mars 2023 et la journée de mobilisation nationale contre la réforme des retraites, 30 % des éboueurs de Paris sont en grève. Dans certains quartiers, les déchets sont collectés mais ce n’est plus le cas dans 9 arrondissements de la capitale.

Mobilisés au moins jusqu’à ce vendredi 10 mars

Les dépôts sauvages s’accumulent, recouvrant parfois les deux tiers du trottoir dans Paris 9e

Et pour les éboueurs, pas question de lâcher. « Celui qui prend en otage, c’est Macron. Il faut qu’il abandonne cette réforme. […] S’il abandonne la réforme, nous on reprend le boulot », explique à la chaîne Régis Vieceli, éboueur et secrétaire général de la CGT dans la filière traitement des déchets, affirmant que ses collègues et lui sont prêts « à aller jusqu’au bout ».

La dernière fois que les éboueurs grévistes se sont mobilisés contre la réforme des retraites, la grève avait duré 23 jours, rappelle BFM Ile-de-France.

Dans le 9e, les hôteliers et restaurateurs craignent une baisse d’activité

« Je fais des slaloms avec mes béquilles, et souvent je vais sur les pistes cyclables », souffle Sophie, victime d’une chute à skis pendant ses vacances à la montagne. Derrière elle, une mère de famille tente de passer avec sa poussette. Dans le 9e arrondissement de Paris, il devient difficile de circuler sur les trottoirs depuis le début de la grève des éboueurs, lundi dernier, contre la réforme des retraites.

Les marchés alimentaires débarrassés en priorité

Dans cette rue, la station Velib est devenue un dépôt d'ordures, venant des riverains et des restaurateurs.
Dans cette rue, la station Velib est devenue un dépôt d’ordures, venant des riverains et des restaurateurs. 

« Je n’imaginais pas une ville avec des poubelles posées comme ça sur le trottoir, je plains les Parisiens », lance Christine, venue de Pau pour quelques jours de vacances. « Moi, je plains les éboueurs », ajoute son amie, Claudette. Si les touristes sont solidaires du mouvement, certains hôteliers perdent patience. « Pour l’esthétique, c’est censé être un quartier touristique, s’agace Fahd devant l’hôtel 4 étoiles dans lequel il travaille. Il y a déjà une mauvaise odeur dans la rue, c’est insupportable, on ne sait pas quand les éboueurs vont passer. » L’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) a déjà observé une baisse de 50% du chiffre d’affaires des hôtels parisiens cette semaine.

Les poubelles de l'immeuble voisin grignotent la vitrine du traiteur de Guy Bokobza.
Les poubelles de l’immeuble voisin grignotent la vitrine du traiteur de Guy Bokobza.

La vitrine de Guy est presque recouverte des déchets de l’immeuble voisin, ainsi que de ses propres déchets. Ce traiteur a donc pris les devants. « Je mets ce qui dépasse dans le coffre de ma voiture et je le dépose dans un container sur un marché, pour éviter que ça déborde. » Les marchés alimentaires sont traités en priorité, a annoncé ce jeudi sur Twitter Colombe Brossel, adjointe à la Maire de Paris, en charge de la propreté de l’espace public. Trois usines d’incinération, Ivry-sur-Seine, Issy-les-Moulineaux et Saint-Ouen, étant à l’arrêt, le Syctom (le syndicat de traitement des ordures ménagères) dévie depuis lundi les ordures collectées vers des centres de transfert afin de les réacheminer vers des centres de traitement ou de stockage extérieurs.

Au troisième jour de cette grève reconductible, le ramassage des poubelles est perturbé dans plusieurs villes comme Nantes ou Vallauris,

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