Les enfants d’une ministre de Macron associés d’une société liée à des paradis fiscaux ?

« Les intérêts cachés de la ministre de la transition énergétique, » titre Disclose

L’ex-secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie et des Finances est liée à une société créée en 2016 par son père, ancien vice-président de la banque Paris Bertrand Sturdza (rachetée en 2020 par Rothschild) , pour le compte de ses enfants mineurs, révèle Disclose. Baptisée Arjunem, l’entreprise familiale partage des intérêts financiers avec Perenco, numéro 2 du pétrole en France, et détient plus de 1 million d’euros dans des paradis fiscaux. Malgré le risque de conflit d’intérêts, la ministre de la transition énergétique n’a jamais rendu publique son existence.

Les enfants de l’actuelle ministre de la Transition énergétique sont associés d’une société française montée par son père et basée sur des fonds domiciliés, en partie, dans des paradis fiscaux, rapporte le medium d’investigation Disclose mardi 8. Cette entreprise n’est pas mentionnée sur la déclaration d’intérêts de la ministre…

L’ONG d’investigation Disclose rapporte, ce mardi, que les enfants de l’actuelle ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, sont associés d’une société française basée sur des fonds domiciliés, en partie, dans des paradis fiscaux. Ce patrimoine provient de fonds spéculatifs, installés dans le Delaware, en Irlande et à Guernesey.

Montée par Jean-Michel Runacher, le père de la ministre, un ex-dirigeant de la société pétrolière Perenco, cette société n’est pas mentionnée sur la déclaration d’intérêts de la ministre.

Interrogée par Disclose, la ministre renvoie vers son père concernant l’origine de ces fonds largement spéculatifs, dont elle dit ignorer la stratégie d’investissement. Par ailleurs, elle relève qu’elle n’a « pas à déclarer cette structure », puisque la loi ne l’y oblige pas.

Les enfants associés quand ils étaient mineurs

Son père, Jean-Michel Runacher, a créé en 2016 en France cette société civile, nommée Arjunem, dans le cadre d’une transmission de patrimoine, y apportant pour environ 1,2 million d’euros de parts, selon l’enquête de Disclose.

Quatre de ses petits-enfants en sont les associés, dont les enfants d’Agnès Pannier-Runacher qui étaient alors mineurs, et pour lesquels la ministre a signé en tant que représente légale.

Elle a expliqué dans une réponse détaillée qu’ils étaient nus-propriétaires et ne touchaient donc aujourd’hui aucun dividende, Jean-Michel Runacher restant l’usufruitier, et qu’Arjunem était bien « soumise à la fiscalité française ».

La loi ne l’oblige pas à déclarer les intérêts de ses enfants

Selon Disclose, ce patrimoine provient de fonds spéculatifs, installés dans le Delaware, en Irlande et à Guernesey, et dans lesquels Perenco détenait aussi des investissements. Les produits financiers, eux, sont déposés dans une banque au Luxembourg, a confirmé Mme Pannier-Runacher.

Cette ministre passée, comme Fleur Pellerin ou François-Henri Pinault, par l’Institut privé de préparation aux études supérieures pour passer le concours d’entrée à HEC, et où enseigna Macron, la ministre n’a donc pas fait état de cette société dans ses déclarations à la HATVP (Haute Autorité pour la transparence de la vie publique) car la loi l’oblige à déclarer ses participations directes et celles de son conjoint, mais pas celles de ses enfants.

« Il ne s’agit pas de mon patrimoine, mais de celui de mes enfants qui, eux-mêmes, n’ont aucun pouvoir de gestion de la société à ce jour », a répondu Mme Pannier-Runacher à Disclose.

« Je n’ai pas eu à traiter de dossiers en lien avec Perenco »

Sur l’origine des fonds, Jean-Michel Runacher « a apporté des parts de fonds qui n’ont aucun lien avec Perenco. Il s’agit de placements acquis par le passé dans le cadre de ses placements personnels », a-t-elle dit, renvoyant à son père « pour plus de détails ».

« Quelle que soit la forme juridique de ces fonds, le porteur des parts paye la fiscalité de son pays de résidence », a également dit à l’AFP la ministre, qui ne voit pas non plus de conflit d’intérêts entre ses fonctions ministérielles et les activités de son père, ancien dirigeant de Perenco.

5″Je n’ai pas eu à traiter de dossiers en lien avec Perenco », qui « exerce l’essentiel de ses activités hors de France, » assure-t-elle.

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