Un Haut-commissariat pour la fin des discriminations lancé par les diasporas africaines en France

Et le droit de vote aux municipales pour les Français en Algérie, au Mali et en Arabie saoudite ?

Bounama Camille Sylla, personnalité de l’UEMOA,
Union économique et monétaire ouest-africaine

Ce nouvel outil veut fédérer les associations musulmanes pour mener des projets sur le continent européen et « faire bouger les choses sur le plan politique », notamment en matière de lutte contre les discriminations et de resserrement des liens avec l’Afrique.

L’idée du Haut-commissariat des diasporas africaines (HCDAF), lancé vendredi 14 octobre, est de s’appuyer sur la société civile et sur les associations existantes pour mener des projets dans les pays d’origine. « La méthode c’est l’action. On a tellement parlé, on a passé notre temps à parler, à débattre, à proposer, mais au final, qui agit ? résume Rachida Kaaout, la présidente, d’origine marocaine, élue à la mairie d’Ivry et présidente du groupe politique « Ivry C’est Vous!: donc, « Ici, on est chez nous ! »… Le Haut-commissariat, c’est de l’action, de l’action immédiate en France, en Europe, mais aussi dans les pays d’origine. »

Jusqu’alors, les immigrés et descendants d’immigrés étaient « très bien structurés, mais au sein de leurs propres communautés », a plaidé la fondatrice du HCDAF, élue de la majorité présidentielle à Ivry-sur-Seine, commune PCF du Val-de-Marne,

Camille Bounama Sylla, chef d’entreprise sénégalais (directeur Général Smart city Africa), se sert de son parcours pour accompagner les jeunes entrepreneurs d’ici vers leur pays d’origine :

« Je pense qu’on ne peut pas décider à notre place. Je suis arrivé en France, je n’avais aucune qualification, je n’avais pas de papiers et, aujourd’hui, j’arrive à monter plein de projets ici. Donc je trouve que les jeunes français noirs et les jeunes français arabes font partie des jeunes les plus maltraités de la société française : ils vont en Afrique, on les prend pour des étrangers et quand ils sont en France, on les prend pour des étrangers. Je n’ai pas ce problème d’identité, je pense que ce n’est pas qu’ils ne le veulent pas, mais qu’on ne leur donne pas la possibilité de faire des choses. »

Camille Bounama Sylla est un « expatrié qui fait bouger les banlieues »… C’est un contre- exemple de discrimination, puisque c’est un ex-sans-papier dont le modèle d’intégration dans la société française est exemplaire des possibilités offertes par la France… En fait, un exemple de procès idéologique d’anti-raciste racisé contre le pays d’accueil, si ouvert et généreux soit-il.

« Sommet » pour faire connaître l’Afrique aux fils de la diaspora

Quelque 1 200 associations sont déjà mobilisées et sont prêtes à concrétiser les projets des diasporas africaines de France. La fédération d’associations se donne également pour objectif de favoriser la participation des diasporas au développement du continent africain.

« On a une nouvelle génération (en France) tournée vers l’Afrique, mais une Afrique qu’elle ne connaît pas et où elle n’a jamais mis les pieds. Or c’est un continent où tout est possible », ajoute Rachida Kaaout. L’organisation prévoit un premier « sommet » réunissant notamment les pays africains et les diasporas présentes en France d’ici « la fin de l’année ».

Droit de vote aux étrangers aux municipales contre citoyenneté, sans réciprocité

Mais le « premier chantier » du « Haut-commissariat » sera de pousser pour l’ouverture du droit de vote aux étrangers lors des prochaines élections municipales, en 2026. Ce droit de vote, déjà offert aux Européens pour les municipales, fait l’objet d’une « forte demande » et d’un « sentiment de discrimination », d’autant que nombre d’Africains vivant en France « sont des contribuables », explique Rachida Kaaout.

« Ce serait un message fort », tout comme celui d’« inscrire dans le marbre la notion de non-discrimination dans les entreprises », estime-t-elle. « J’en ai assez d’entendre des mamans me dire : « Mon fils a du mal à trouver du boulot alors qu’il est diplômé et qualifié ». La France n’est pas raciste mais il faut changer les mentalités. Les Africains représentent un réservoir de compétences qui n’est pas utilisé à sa juste valeur. »

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