Aurélie Filippetti était-elle « violente » avec les filles de son ex ?

Condamnation de Thomas Piketty, un ancien compagnon

Ancienne ministre socialiste de la Culture de Hollande, puis Génération.s, adepte de l’écriture inclusive – comme Benoît Hamon, ex-ministre de l’Education ! -, Aurélie Filippetti, 48 ans, a remporté une victoire judiciaire contre l’économiste Thomas Piketty, son ancien compagnon. Il a été condamné en diffamation par la cour d’Appel de Paris, infirmant le jugement de première instance, a révélé Libération le 25 mai 2022. Il l’avait accusée publiquement d’avoir été « violente vis-à-vis de ses filles« . Il doit désormais lui verser un euro en réparation du préjudice et 3.500 euros au titre des frais de justice.

En première instance, le 13 janvier 2021, le tribunal judiciaire de Paris – résultant de la fusion en 2020 du tribunal de grande instance et du tribunal d’instance – avait débouté Aurélie Filippetti de ses demandes. Ce tribunal est présidé par Stéphane Noël qui fut conseiller technique pour les affaires juridiques aux cabinets des gardes des Sceaux Dominique Perben, puis Rachida Dati et du ministre délégué à la Famille Christian Jacob. 

Tout est parti d’une conférence publique filmée de 2019 à l’université de Toulouse dans laquelle intervenait Thomas Piketty, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). Il avait été interrogé par une étudiante sur les accusations de violences sur concubin d’Aurélie Filippetti à son encontre datant de 2009. Une procédure qui avait fait l’objet, après une médiation, d’un classement sans suite, mais avec rappel à la loi à l’encontre de l’économiste, qui s’était excusé dans une lettre. Pour répondre à l’étudiante, le célèbre économiste avait alors clamé que son ex était une « personne extrêmement violente vis-à-vis de [ses] filles« . Il avait précisé qu’il en avait trois, « petites à l’époque« .

Sous infkuence du mouvement féministe, la cour d’Appel a jugé que les propos tenus par l’économiste à l’encontre de l’ex-ministre de la Culture sont diffamatoires. « M. Piketty ne se contente pas d’exprimer une opinion sur l’attitude de Mme Filippetti, les propos lui imputent une action d’une extrême violence vis-à-vis de ses filles alors petites, en situant dans le temps les violences, leur degré et les victimes« , est-il écrit dans la décision que relaye Libération. Elle a donc suivi l’argumentation de l’ancienne députée, traumatisée de voir sur les réseaux sociaux la vidéo dans laquelle son ancien compagnon l’accuse de faits graves. C’est une deuxième peine selon elle, après avoir vécu en couple avec lui « des épisodes de violences physiques et verbales récurrents« . L’économiste et chroniqueur sur… France Inter avait de son côté assumé ses propos, admettant qu’ils étaient « douloureux » mais correspondant à une « réalité ».

Aurélie Filippetti est mère de deux filles : Clara, née d’une précédente relation avec Frédéric de Saint-Sernin (deux années, 2012-2014 ) et de Jeanne, avec Arnaud Montebourg (deux ans, 2015-2017). L’ancienne députée de Moselle – désormais enseignante en littérature à Sciences Po Paris depuis 2018 (où elle aurait contribué à faire sortir l’affaire d’inceste, classée sans suite en 2021, impliquant le politologue Olivier Duhamel) – était récemment réapparue dans les media en 2021 pour dénoncer le comportement de Jérôme Cahuzac dans le cadre de réflexion sur le mouvement #metoo. Thomas Piketty est lui marié depuis huit ans (2014) à la spécialiste d’économie politique et d’histoire économique. Julia Cagé.

Laissez un commentaire (il sera "modéré)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.