Trappes: la justice annule l’élection municipale de 2020

Une commune de peuplement séparée de la République

Ali Rabeh

Le tribunal administratif de Versailles a annulé mardi 2 février l’élection municipale de 2020 à Trappes (PCF jusqu’en 2001) dans les Yvelines qui avait vu la victoire au premier tour d’Ali Rabeh (Génération.s), proche de Benoît Hamon, à la suite d’un recours d’une liste d’opposition.

Ali Rabeh est un proche de longue date de Benoît Hamon. Il a été son bras droit au parti socialiste, son directeur de campagne aux législatives de 2012, son chef de cabinet à l’Economie sociale et solidaire, son conseiller spécial quand il était ministre à l’Education nationale.

De Trappes, dans les Yvelines, zone électorale (seulement moins de 3 ans député) de Benoît Hamon où Rabeh a été élu – avec le soutien du site Slate (créé par les journalistes Jean-Marie Colombani, Éric Leser et Johan Hufnagel, assistés de l’économiste Jacques Attali) – aux municipales de 2014 à la jeunesse et aux sports, le Franco-marocain disait à Patrice Ribero, secrétaire général de Synergie-officier, un syndicat de policiers classé à droite: «Non, ma ville n’est pas Molenbeek» (commune belge à forte concentration musulmane et vivier du terrorisme islamiste: lien Le Monde). Parce qu’au sud de Paris, Trappes est une «poudrière islamiste». Ali Rabeh, lui, en est tombé amoureux.

L’annulation, suite à un recours déposé par la liste d’opposition ‘Engagement Trappes Citoyens’ et l’élu Othman Nasrou, a été confirmée mercredi 3 février par le tribunal. Cette décision est contestée par Ali Rabeh, l’actuel maire élu en juin 2020, qui a fait appel devant le Conseil d’Etat. En attendant le jugement du tribunal administratif, il reste en poste.

Au premier tour de l’élection municipale de mars 2020 de cette ville d’environ 30.000 habitants, la liste d’Ali Rabeh est arrivée en tête avec 40,40%, soit 2.023 voix, devant les listes d’Othman Nasrou (divers droite, 37,19%) et de Guy Malandain (divers gauche, 22,41%).

Benoît Hamon (Génération.s)

Selon la décision du tribunal de Versailles, Ali Rabeh a mené des «actions de propagande» déloyale entre les deux tours de l’élection municipale, en utilisant son association «Cœurs de Trappes» à «des fins de propagande et de promotion personnelle». Il a notamment organisé une distribution «d’environ 15.000 masques» sanitaires, est-il notamment indiqué. Ces lots de masques comportaient «une notice d’utilisation où figurait une photo d’Ali Rabeh, identique à celle utilisée pour ses documents et affiches de campagne». Or, ces actions n’ont pas été déclarées dans les comptes de campagne du candidat, souligne le tribunal. «La communication autour des actions de l’association (…) a concouru à assurer la promotion du candidat aux élections», tranche-t-il dans sa décision.

Ali Rabeh se dit «surpris et en total désaccord avec la décision des juges qui n’ont pas argumenté en droit». Rabeh avait également été épinglé en décembre pour ses comptes de campagne par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP). Le tribunal administratif vient aussi de statuer sur ce dossier, déclarant Rabeh «inéligible pour une durée d’un an à compter de la date à laquelle le présent jugement deviendra définitif». «Ali Rabeh n’a pas respecté les règles électorales. Cette tricherie est aujourd’hui reconnue par la justice», a estimé de son côté Othman Nasrou, élu d’opposition.

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